Fondée en 1977, Astraea est une des premières organisations du monde à œuvrer pour le financement des femmes et le seul fonds consacré exclusivement aux droits LBTQI à l’échelle mondiale. À travers l’octroi de subvention, le renforcement des capacités, le plaidoyer philanthropique, les médias et la communication, nous soutenons des activistes et des artistes brillant·e·s et courageux·ses qui défient l’oppression et sèment les graines du changement social. Nous sommes un des principaux bailleurs de fonds des mouvements LBTQI pour la justice de genre, raciale et économique du monde entier.
Nos fondatrices - un groupe de femmes activistes aux origines raciales et sociales diverses – aspiraient à créer un mouvement de femmes dont la direction serait assurée par des lesbiennes et des femmes racisées. Depuis plus de 4 décennies, Astraea soutient de façon unique les droits des femmes et les mouvements LBTQI qui oeuvrent à l’intersection de la justice raciale et de genre, de l’autonomie corporelle, des droits sexuels et de l’autodétermination.
Notre mécanisme de subvention est enraciné dans le féminisme — une identité politique qui remet en cause les normes oppressives et les rapports de pouvoir. Nous sommes attaché·e·s à un féminisme intersectionnel qui s’inscrit dans le cadre de d’une plus vaste lutte pour la justice sociale tout en ayant conscience que le sexisme, la transphobie, l’homophobie, la misogynie et les normes de genre restrictives portent préjudice à tou·te·s. Le féminisme est un cadre qui nous permet de discuter efficacement de la façon dont les corps, la sexualité et le genre entrent en interaction avec l’oppression fondée sur la race, la classe et d’autres aspects de l’identité et du vécu. La justice sociale est le fondement de notre féminisme et nous soutenons en particulier les mouvements de personnes noir·e·s, indigènes, racisées et du Sud Global, ainsi que leur direction.
En tant que fonds féministe, nous sommes convaincues que les approches les plus solides pour atteindre la justice sociale tournent autour des besoins et des visions des populations confrontées à des oppressions multiples. Nous sommes convaincues qu’il est de notre responsabilité de redistribuer de l’argent en vue de mécaniquement redistribuer le pouvoir, afin que les militant·e·s, les organisations et les communautés contrôlent les programmes des mouvements.
Aujourd’hui, après plus de 40 ans d’activité, le financement et le renforcement des mouvements féministes sont les piliers de notre action. Les principes du financement féministe invitent à adopter une pratique réfléchie et rigoureuse, consciente de la puissance d’un octroi ciblé des subventions. Ces principes peuvent être appliqués à différentes stratégies organisationnelles, zones géographiques prioritaires et théories du changement. Nous les proposons pour partager les leçons que nous avons apprises au cours de ces 40 dernières années par rapport aux enjeux du soutien à apporter aux activistes en première ligne pour réaliser un changement social durable.
Pour avancer dans le sens de l’égalité et de la justice de genre, il faut mettre au cœur de son action les priorités des personnes confrontées à la discrimination, à la violence et à l’oppression fondée sur l’identité de genre, l’expression de genre, la sexualité et/ou les caractéristiques sexuelles. Pour lutter efficacement contre la violence basée sur le genre, par exemple, la philanthropie doit s’attaquer aux préjudices spécifiques auxquels sont confronté·e·s les femmes LBTQI et les personnes non-binaires qui sont les cibles de violences qui visent à imposer des normes de genre discriminatoires. Nous devons élargir les notions traditionnelles de genre afin que les programmes consacrés aux femmes atteignent toutes les femmes, y compris les femmes trans et cis, ainsi que les personnes qui s’identifient comme non-binaires. Avec cette optique, le financement veille non seulement à ce que personne ne soit laissé·e de côté mais il entraîne aussi un changement plus significatif : lorsque les efforts déployés pour le changement social sont menés par les personnes les plus concerné.e.s et donnent la priorité à leurs expériences, tout le monde en profite.
Les donateur·ice·s abordent souvent les droits des femmes et les questions LGBTQI de façon cloisonnée, mais les militant·e·s tout comme les opposant·e·s aux droits des femmes et des personnes LGBTQI savent pertinemment que ces enjeux sont intimement liés. Par exemple, dans bon nombre de régions du monde, les mouvements de « l’idéologie du genre » ou « anti-genre » aspirent à mettre fin aux avancées obtenues pour les droits des femmes et des personnes LGBTQI en ciblant le mariage, l’identité de genre, l’avortement et la contraception, en prétendant protéger les valeurs de la famille tout en promouvant des notions rétrogrades sur les rôles de genre.1 De nombreuses associations de défense des droits des personnes LBTQI et des femmes se mobilisent pour combattre ces menaces et créer des conditions propices au renforcement de la solidarité. En soutenant des groupes concernés à la fois par les droits des femmes et des personnes LBTQI, les donateur·ice·s peuvent contribuer à poser des bases plus solides pour combattre ces forces anti-genre. En réalité, les militant·e·s LBTQI sont souvent aux premiers plans et à la tête des mouvements féministes mais illes ne reçoivent pas de soutien pour ce travail. En 2014-2016, par exemple, seuls 9% des groupes trans2 et 18% des groupes intersexes3 ont perçu des fonds réservés au financement en faveur des droits des femmes, et ce, malgré la participation de nombreux groupes trans et intersexes à la mobilisation féministe à travers le monde.
S’ils veulent consolider efficacement leur pouvoir, les mouvements ne peuvent pas fonctionner de manière isolée. L’intersectionnalité, un terme que l’on doit à Kimberlé Crenshaw et qui soulève la question de l’oppression spécifique dont souffrent les femmes noires,4 repose sur l’idée que les personnes ont des identités multiples et stratifiées, qui comprennent mais ne se limitent pas à la race, au genre, à la sexualité, à la classe et aux capacités. L’oppression est alors amplifiée de manière exponentielle pour les personnes qui vivent dans ces intersections.
Il est impératif d’accorder des subventions précisément dans ces intersections privées de pouvoir, de liberté et de droits—et de limiter la voracité des mouvements—si nous voulons instaurer un changement significatif et durable. Par exemple, la lutte pour la justice raciale est intimement liée à un certain nombre d’autres questions, telles que les droits sexuels et reproductifs, la justice pour les migrants et les droits des travailleur-se-s du sexe, car les personnes racisées sont touchées de façon disproportionnée par les politiques de santé, d’immigration, de travail et de justice criminelle. De même, les personnes LGBTQI sont souvent les premières à subir les effets de l’injustice économique, et les communautés les plus pauvres sont les plus défavorablement impactées par les conséquences du changement climatique. Financer des mouvements de façon intersectionnelle signifie affronter les plus grands problèmes systémiques de l’injustice. Cela permet également aux communautés de renforcer leur pouvoir de façon conjointe. Les donateur·ice·s qui souhaitent venir à bout des cloisonnements de financement fondés traditionnellement sur l’identité ou sur des questions spécifiques afin de financer des mouvements et des communautés créent des perspectives de changements significatifs.
Astraea est convaincue que les personnes les plus proches des problèmes à régler sont les mieux placées pour fixer leurs propres priorités et décider de l’orientation des fonds. Nous accordons des financements de base flexibles car cela permet aux partenaires bénéficiaires de définir par eux-mêmes leurs programmes, répondre aux changements de contexte, saisir des occasions inattendues, couvrir leurs frais de fonctionnement, et investir les fonds là où ils font le plus défaut. En 2018, 70% de nos subventions ont permis de soutenir le fonctionnement général des organisations ; en comparaison, seulement 20% du financement des 1 000 fondations les plus importantes était destiné au soutien général.5 En outre, plus de 80% de nos financements étaient des renouvellements. Nous privilégions des associations sur le long terme, souvent sur une période de 5 à 10 ans, car le changement social prend du temps et n’a pas lieu en l’espace de 12 mois. Les donateur·ice·s qui s’investissent dans un changement significatif doivent s’engager sur le long terme.
Le changement social est complexe ; il comporte de nombreuses dimensions et il faut progresser dans toutes celles-ci. Les mouvements féministes solides et autonomes sont les vecteurs du changement politique pour les droits des femmes, compte tenu de leurs capacités à formuler les besoins, à faire évoluer l’opinion publique et à exiger des mutations institutionnelles qui reflètent ces besoins.6 Les changements juridiques et politiques sont nécessaires, mais ils ne suffisent pas à eux seuls pour influer sur la vie des gens ; les normes sociales doivent évoluer en parallèle pour que les lois et les politiques soient mises en place et pour faire la différence significative.
Financer le travail pour un changement culturel, que ce soit par le biais de l’activisme artistique ou des communications stratégiques, est essentiel pour faire évoluer les mentalités et les sentiments, appliquer les politiques et protéger leurs progrès, et transformer les pratiques oppressives. Une évaluation menée récemment sur les subventions d’Astraea axées sur les politiques a montré qu’un des principaux résultats a été le soutien apporté aux partenaires bénéficiaires pour faire évoluer les discours dominants sur le genre et la sexualité et le renforcement de la compréhension du public sur les questions LGBTQI dans leurs contextes nationaux.7 Si le leadership communautaire joue un rôle majeur pour que le changement devienne une réalité, l’organisation communautaire et le renforcement de la base sont aussi des composantes nécessaires d’une stratégie efficace de financement des changements de politiques.
Avec la montée des gouvernements autoritaires et des mouvements liberticides à travers le monde, nos droits humains sont menacés de toutes parts. Les associations féministes et LBTQI ont besoin d’espaces pour créer des ponts entre différentes questions etfrontières, afin d’établir des relations, de partager des informations et de définir des stratégies en matière de leadership, de recherche, de plaidoyer et d’action collective. Subventionner les rassemblements, en particulier lorsqu’ils sont dirigés par ou conçus avec des activistes, est une stratégie efficace pour initier des collaborations et consolider les partenariats. Les donateur·ince·s peuvent soutenir ce type d’échanges entre pair·e·s et de possibilités d’apprentissage en établissant des liens entre les programmes nationaux et régionaux et en nouant un dialogue avec les partenaires bénéficiaires pour évoquer leurs besoins les plus pressants.
Les donateur·ice· peuvent simultanément renforcer une analyse transversale dans leurs propres portefeuilles. Par exemple, lorsque des stratégies visant à s’attaquer au changement climatique sont envisagées, on peut tirer de bonnes leçons des mouvements de justice climatique ancrés dans le féminisme, qui intégrent la justice de genre, raciale, économique et migratoire et qui promeuvent les infrastructures et les biens communautaires.
Il faut plus que de l’argent pour que les organisations, surtout celles qui sont dirigées par les communautés les plus concernées et défavorisées, soient viables. Astraea considère qu’il est de notre responsabilité, en tant que bailleurs de fonds, de veiller à ce que les partenaires bénéficiaires aient les moyens de se soigner, de survivre, de prospérer, et de renforcer leur pouvoir. L’accompagnement—le parcours aux côtés—des groupes passe par un soutien moral et émotionnel, une solidarité politique pendant les moments de crise et les combats, des conseils pratiques, une assistance juridique et budgétaire et des moyens pour soutenir l’apprentissage, le développement et la pérennisation. Les modalités de cet accompagnement ont toute leur importance. Les besoins en apprentissage et en renforcement des capacités doivent être définis par les activistes et les mouvements dont illes font partie, et le renforcement des capacités le plus efficace et viable est assuré par les pair·e·s et les acteur·rices des mouvements elleux-mêmes.
En tant que bailleur de fonds féministe, nous accordons une attention particulière aux modèles de leadership. Les mouvements dotés d’un leadership intergénérationnel et collectif sont bien plus viables. Nous encourageons les donateur·ice·s à soutenir cette pratique et à financer les efforts des bénéficiaires pour former la prochaine génération de leaders activistes par la pratique et la formation politiques. Il est aussi crucial de soutenir les organisations qui encouragent le leadership dans les communautés les plus touchées, en dépit des obstacles relevant du genre, des questions raciales, économiques, des capacités et autres.
Les activistes féministes en première ligne sont confrontées à des menaces de sûreté et de sécurité, que ce soit en ligne ou hors ligne, en raison de leur militantisme qui remet en cause les dynamiques de pouvoir. La marginalisation et l’oppression exposent davantage certains groupes que d’autres au surmenage et à la violence, il faut donc particulièrement en tenir compte lorsqu’on entre en contact avec les collectifs LBTQI. La justice guérisseuse et la sécurité holistique sont deux stratégies qui peuvent être bénéfiques pour les organisateur·ices et leurs communautés en termes de bien-être et de résilience. La justice guérisseuse s’appuie sur des pratiques de résilience et de survie, privilégiant la sécurité collective et le bien-être des communautés comme parties intégrantes de notre libération. La sécurité holistique est une approche qui consiste à intégrer la sécurité physique et numérique dans les soins et le bien-être personnels et collectifs. Ces deux approches sont profondément ancrées dans les pratiques ancestrales des populations noires, racisé·e·s et indigènes, et elles mettent en lumière une politique de justice féministe pour les personnes handicapées, qui valorise la sûreté et la sécurité de tous les corps.
Les bailleurs de fonds peuvent donner accès à des outils, des ressources, à des espaces propices au renforcement des capacités et à la définition de stratégies qui permettent aux associations de développer leurs compétences en matière de sécurité holistique et leur donner accès à des pratiques relevant de la justice guérisseuse. Les bailleurs de fonds doivent partir du principe que ce soutien est nécessaire, en particulier pour les bénéficiaires confronté·e·s à des oppressions multiples et/ou travaillant dans des contextes hostiles, et le leur apporter.
Astraea est consciente qu’Internet est un terrain crucial où les droits sont remis en cause. Le militantisme féministe et de la justice sociale ne peut prospérer sans un Internet ouvert et un accès sécurisé aux outils numériques. La technologie donne aux organisateur·ice·s communautaires un avantage révolutionnaire : les activistes sont doté·e·s pour renforcer les communautés, concevoir des messages efficaces, rendre leurs voix plus audibles et toucher leurs publics. Cependant, ces mêmes méthodologies et outils qui ouvrent de nouvelles possibilités de changement social exposent aussi les militant·e·s à la surveillance, à la violence et aux préjudices. Le terrain qu’est Internet/le numérique peut réifier l’oppression de façon qui n’est pas toujours immédiatement visible ou évidente. Les groupes marginalisés sont particulièrement vulnérables car les politiques de gouvernance d’Internet ne donnent pas la priorité à leurs besoins. Il faut impérativement équiper les activistes LBTQI et féministes de compétences, d’outils, de réseaux et de technologies dont illes ont besoin pour exploiter la puissance de la mobilisation via le numérique, tout préservant leur sécurité et leur bien-être. Nombreuses sont les occasions offertes à nos mouvements pour être innovants et faire avancer de manière exponentielle leurs causes, si nous pouvons surmonter certaines limites et obstacles auxquels ils sont confrontés.
Afin de basculer le pouvoir vers les mouvements féministes communautaires, les donateur·ice·s peuvent s’associer à l’écosystème des fonds dirigés par des activistes officiant au niveau mondial et régional, afin de rendre les ressources accessibles aux associations locales LBTQI et de femmes. Bon nombre de bailleurs de fonds gouvernementaux, multilatéraux et autres donateur·ice·s important·e·s ne disposent pas de mécanismes pour atteindre directement les mouvements, aussi est-il d’autant plus crucial de s’associer avec ceux qui en ont. À titre d’exemple, alors que 28% de l’Aide Publique au Développement (APD) est consacrée à l’égalité de genre, seulement 7% des fonds parviennent aux organisations de la société civile et sur ces 7%, moins de 20% des fonds (1,4% de l’ensemble de l’APD) sont destinés aux groupes qui se concentrent précisément sur l’égalité de genre.8 Du côté de la philanthropie privée, seuls 4% des financements versés par les fondations pour les droits humains ciblent les organisations LGBTQI9 et 23% sont consacrés aux organisations travaillant pour les femmes et les filles.10
Les fonds consacrés aux femmes et d’autres fonds dirigés par des activistes, à l’instar de l’International Trans Fund et d’Intersex Human Rights Fund, jouent un rôle essentiel pour aider les organisations et mouvements locaux à accéder directement aux ressources. Ces fonds font état d’une expertise en matière d’octroi de petites subventions flexibles, d’accompagnement des groupes pour renforcer significativement leurs capacités, et de soutien aux mouvements par le biais de rencontres et d’autres stratégies.11 En tout, les fonds destinés aux femmes touchent un public large: en 2011-2015, les membres de Prospera - International Network of Women’s Funds ont mobilisé 313,5 millions de dollars et soutenu 5 127 organisations de défense des droits humains des femmes dans 173 pays.12
Astraea, Fondation Lesbienne pour la Justice, s’engage à privilégier le leadership, les voix et les programmes des activistes, des organisations et des mouvements communautaires. Nous sommes convaincu·e·s que les principes évoqués ci-dessus sont essentiels à l’avènement de l’égalité et de la justice de genre, et pour êtreun bailleur de fonds efficace. À l’heure où nos partenaires bénéficiaires défient le pouvoir dans leurs propres contextes, nous aspirons à en faire de même. Et nous invitons tous donateur·ice·s à nous rejoindre!
1 Global Philanthropy Project. (2018). Religious Conservatism on the Global Stage: Threats and Challenges for LGBTI Rights, p. 27. Extrait de https://globalphilanthropyproject.org/2018/11/04/religious-conservatism-on-the-global-stage-threats-and-challenges-for-lgbti-rights/
2 American Jewish World Service, Astraea Lesbian Foundation for Justice & Global Action for Trans* Equality. (2017). The State of Trans Organizing (2ème édition), page 27. Extrait de https://s3.amazonaws.com/astraea.production/app/asset/uploads/2017/10/Trans-REPORT- for-the-web-Updated.pdf
3 American Jewish World Service, Astraea Lesbian Foundation for Justice & Global Action for Trans* Equality. (2017). State of Intersex Organizing (2ème édition), page 7. Extrait de https://s3.amazonaws.com/astraea.production/app/asset/uploads/2017/10/Trans-REPORT-for-the-web- Updated.pdf
4 Kimberlé Crenshaw. (1989). Demarginalizing the Intersection of Race and Sex: A Black Feminist Critique of Antidiscrimination Doctrine, Feminist Theory and Antiracist Politics. University of Chicago Legal Forum: Vol. 1989: Iss. 1, Article 8. Extrait de: http://chicagounbound.uchicago.edu/uclf/vol1989/iss1/8
5 Schlegel, Ryan. (2019). The gig economy continues to hold back the nonprofit sector. National Committee for Responsive Philanthropy. Extrait de: https://www.ncrp.org/2019/01/the-gig-economy-continues-to-hold-back-the-nonprofit-sector.html
6 S. Laurel Weldon & Mala Htun. (2013). Feminist mobilisation and progressive policy change: why governments take action to combat violence against women. Gender & Development, volume 21, no. 2, page 231-247. Extrait de https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/13552074.2013.802158
7 Fried, Susana & Leila Hessini. (2017). Social Change and Opportunity Fund (SCOF) Evaluation, Astraea Lesbian Foundation for Justice, page 5.
8 L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques. (2018). Aid for Civil Society Organisations: Statistics based on DAC Members’ reporting to the Creditor Reporting System database (CRS), 2015-2016. Extrait de https://www.oecd.org/dac/financing-sustainable-development/development-finance-topics/ Aid-for-Civil-Society-Organisations-2015-2016.pdf
9 Human Rights Funders Network et Foundation Center. (2019). Advancing Human Rights: The State of Global Foundation Grantmaking. Extrait de: www.prospera-inwf.org
10 Human Rights Funders Network et Foundation Center. (2019). Advancing Human Rights: The State of Global Foundation Grantmaking. Extrait de http://humanrightsfunding.org/populations/women/
11 Moosa, Zohra & Sunny Daly. (2015). Investing Well in the Right Places: Why Fund Women’s Funds. Mama Cash. Extrait de https://www.mamacash.org/media/publications/mama_cash-why_womens_funds_feb_2015_final.pdf
12 Prospera International Network of Women’s Funds. (2019). Impact 2011-2015. Pour plus d’informations, veuillez consulter www.prospera-inwf.org
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